Kangeiko : connais-tu son sens et son origine ?

🥋 Si tu pratiques le karaté ou un autre art martial japonais, tu as sans doute déjà entendu parler des “kangeiko“. Cette expression japonaise peut être traduite par “entraînement d’hiver“, mais qu’en est-il vraiment ? Dans cet article je te propose de partir à la découverte de ces entraînements spéciaux.

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kangeiko enfants sous le neige

La signification de kangeiko

En japonais, kangeiko s’écrit avec les 3 kanji suivants : 寒稽古. Le premier, kan (寒) signifie froid, et les deux suivants, keiko (稽古) peuvent se traduire par “entraînement”. Ce mot keiko est assez répandu dans le monde du karaté, et il peut être décomposé en deux parties : kei (稽) = réflexion et ko (古) = ancien. Un keiko est donc plus qu’un simple entraînement : c’est une préparation avec des répétitions, et une réflexion par rapport à soi et à sa pratique et donc, par rapport au passé.

Ainsi, dans les arts martiaux japonais, le kangeiko est un entraînement intensif, au plus froid de l’hiver (et généralement dans la nature), qui dure plusieurs jours, et dont l’objectif est le dépassement de soi, à travers des exercices physiques et répétitifs, sur des techniques de base. Ces exercices sont pratiqués en groupe par les élèves.

L’origine du kangeiko

Le kangeiko est une ancienne tradition japonaise, qui se déroule début janvier en extérieur. Les élèves du dojo sont invités à participer à cet événement, dont le but est de s’entraîner dans des condition difficiles, ceci afin de renforcer leur “esprit de combattant”, et se préparer mentalement et physiquement à la reprise après les fêtes. Ces épreuves permettent à chacun d’avoir une réflexion sur soi, sur ses limites, ses forces, et ses faiblesses, afin de se remettre en question et se fixer un cap pour la nouvelle année.

Cette tradition remonte aux moines bouddhistes, qui parait-il, choisissaient les jours les plus froids, pour donner l’exemple, en allant méditer dans la nature. Empruntée par les samouraïs, elle fut ensuite adoptée par le sumo, par le judo, puis par les arts martiaux japonais plus modernes, comme le karate ou l’aïkido. De nos jours, on retrouve les kangeiko dans le sport et même dans les entreprises.

kan geiko entrainement adultes ados

Pourquoi participer à un kangeiko ?

Nous l’avons vu, ces entraînements, permettent une remise en question de soi, une évaluation à un instant T permettant de se fixer de nouveaux objectifs, et une façon de démarrer l’année avec une motivation plus forte. Cependant, il existe différentes sortes de kangeiko : plus ou moins longs, plus ou moins “rudes”, au dojo ou en extérieur : les plus éprouvants (et les plus populaires sans doute) sont ceux des karateka du style kyokushin (ou kyokushinkai, fondé par Maître Masutatsu Oyama), tant par les conditions climatiques (froid, neige) que par leur durée, l’intensité physique et le niveau de stress mental.

Mais ces entraînements ont d’autres vertus que la préparation individuelle. En effet, le soutien, l’encouragement, et l’effort collectif, sont autant d’autres élément essentiels d’un kangeiko : ceci s’inscrit parfaitement dans l’esprit du budo, où les anciens (senpai) aident les plus débutants (kohai). Souvent, les participants dorment et déjeunent ensemble, créant ainsi un esprit de groupe, de solidarité et de partage.

Entraînement d’élèves d’un dojo JKA sous une cascade d’eau glacée

Tu te sens d’attaque pour ces entraînements ?

Si tu n’as jamais participé à un kangeiko, je t’encourage à le faire. Bien sûr, c’est un défi, un challenge, plus ou moins difficile, mais comment progresser si on se cantonne à son confort quotidien dans un dojo bien chauffé ? C’est là qu’on reconnait ceux qui on un esprit fort, indépendamment de leur grade, prêts à travailler leur technique de base, et à renforcer leur corps : c’est aussi ça le “shin gi tai“.

Chaque année, plusieurs clubs organisent un kangeiko. Nos élèves ont d’ailleurs eu plusieurs fois l’occasion de participer à celui de Rantigny avec JP Léon. En été, on retrouve l’équivalent du kan geiko, appelé shochu geiko (暑中稽古).

Il existe d’autres événements traditionnels japonais comme le Kagami Biraki (鏡開き), signifiant “ouvrir le miroir”, et qui sont l’occasion d’entraînements intensifs. Le dojo Kikentai de Jacques Tapol en organise un tous les ans en janvier, avec la pratique du karaté pendant la nuit : avis aux amateurs. Et s’il n’y a rien près de chez toi, tu peux toujours t’entraîner seul (en ligne ou en extérieur). Oss !

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kangeiko femme meditation seiza

Et toi, tu as déjà participé à ce type d’entraînements ?


Auteur de l'article

Antonio Guerrero
Professeur de Karate
6ème Dan - BEES 2
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